La poussière cet ennemi invisible

La poussière cet ennemi invisible

theos _ poussieresLa poussière, cet ennemi « invisible » continu à faire des ravages en entreprise. Même si le « scandale de l’Amiante » a permis de faire de grandes avancés en matière de prise de conscience ( cela aura au moins eu cet effet bénéfique), cela n’est pas suffisant.

Il n’y a pas de la poussière mais des poussières. Déjà beaucoup documentés et très spécifiques , les poussières d’amiantes ont le palmarès des dégâts invasifs sur les organismes humains et sur nos environnements. Mais bien d’autres poussières se cachent dans nos quotidiens, comme la poussière de bois, les farines, les suies, les plâtres, ciments, bétons, les rejets de carrières, mines, la pollution automobiles dans les garages…. Que la liste est longue ….

Si l’on occulte l’incidence sur la santé Humaine, il faut savoir qu’une simple exposition de cinq années engendre la possibilité de déclarer une maladie professionnelle et que cela coûte, pour la filière bois, uniquement: 28Millions d’euros par an. Ce qui montre bien que l’impact sur la santé humaine est bien plus précoce, et que de nombreux « scandales » seront à l’ordre du jour dans les années à venir.

La poussière oui, mais de quoi parle t’on ?

Les poussières sont de très fines particules solides qui restent en suspension dans l’air et dont le niveau de pénétration dans l’organisme, par voie pulmonaire, dépend de leur taille.

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Les poussières d’origine minérale (silice, amiante, fer, zinc, cobalt, étain…), végétale (bagasse, coton, céréales, farine…) ou même animale (déjections des poules, pigeons, perruches…) :

Les poussières sont sources d’expositions très nombreuses et variées en milieu professionnel.

Les poussières peuvent provenir directement des matières premières utilisées (sous forme de poudres notamment) et sont alors libérées lors de leur production, leur transport, leur stockage ou leur mise en œuvre (extraction, concassage de minerais, fabrication de farine, fabrication et utilisation de matières plastiques…).

Les poussières sont aussi produites lors de la transformation de produits manufacturés finis ou semi-finis (usinage de métaux, sciage, ponçage, meulage de bois ou matériaux synthétiques, broyage de déchets…) ou lors d’opération de démolition ou de nettoyage.

La réglementation

L’évaluation des risques au poste de travail (R.4121-1) permet de définir les risques auxquels sont exposés les colaborateurs et les mesures de prévention nécessaires.

Le document unique comporte un volet risque chimique (R.4412-5 et R.4412-61) et un document relatif à la protection contre le risque d’explosion (R.4227-52), particulièrement important en présence de poussières de bois et de vapeurs de solvants.

L’article R.4222-13 prévoit que les installations de captage et de ventilation soient réalisées de telle sorte que les concentrations dans l’atmosphère ne soient dangereuses en aucun point de l’entreprise pour la santé et la sécurité des collaborateurs.

L’article R.4222-20 prévoit que l’employeur maintient l’ensemble des installations en bon état de fonctionnement et en assure régulièrement le contrôle.

L’article R.4212-7 prévoit la notice d’instruction initiale et l’article R4222-21 les consignes d’utilisation.

L’arrêté du 8 octobre 1987 relatif au contrôle périodique des installations d’aération et d’assainissement des locaux de travail précise que le contrôle doit avoir lieu au moins une fois par an, 2 fois par an s’il y a recyclage de l’air filtré. Il indique les points qui doivent être vérifiés. Cet arrêté définit aussi le contenu du dossier d’installation.

Les poussières et les dégâts sur la santé

Les poussières de bois peuvent induire des pathologies respiratoires et cutanées. Le dépôt répété de poussières dans les voies respiratoires supérieures peut être à l’origine de cancers naso-sinusiens (cancers primitifs des cavités nasales et sinusiennes). Les poussières de bois, quel que soit le type du bois, sont classées comme cancérogène du groupe I (cancérogène avéré pour l’homme) par le CIRC .(Centre International de Recherche sur le Cancer)

Les poussières fines atteignant le poumon profond peuvent y provoquer des lésions définitives graves comme la fibrose pulmonaire.

Enfin, les poussières de bois peuvent provoquer des lésions d’irritations aussi bien au niveau de la peau que des muqueuses et entraîner des phénomènes de sensibilisation d’origine allergique (eczéma, rhinite, asthme) chez certains sujets.

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Bien alors que faire  en matière de prévention

-Évaluer les risques d’exposition aux poussières de bois (postes concernés, degré et durée d’exposition des opérateurs) .

-Réduire les émissions de poussières : captage à la source, dispositif intégré sur les machines et équipements portatifs, raccordement à un système d’aspiration entretenu…

-Réduire le nombre d’opérateurs exposés : isolement des postes polluants, encoffrement des machines, restriction de l’accès aux zones à risque…

-Réduire le niveau et la durée d’exposition des salariés : rotation du personnel aux postes à risque, procédures de nettoyage par aspiration…

-Former et informer les opérateurs exposés, y compris les collaborateurs chargés de la maintenance ou du nettoyage (notice de poste, procédure de maintenance, port des EPI, notamment)

-Organiser une surveillance médicale renforcée des travailleurs exposés (obligatoire)

-Faire nettoyer régulièrement les vêtements de travail et fournir des équipements de protection individuelle adaptés et entretenus

-Contrôler tous les ans l’efficacité du système de ventilation et de captage à la source et mettre à jour le dossier d’installation du système de ventilation

-Faire contrôler le respect de la valeur limite d’exposition professionnelle par un organisme accrédité, au moins une fois par an .

La majorité des machines sont désormais équipées de moyens de captage à la source qui permettent de se relier à votre installation. Pour les activités qui ne sont pas liées à des machines mais de l’environnent complet ou de travaux ponctuels : déconstruction bâtiment, installation de laine de verre, artisanat … les solutions d’EPI individuels sont nécéssaires, même pour quelques minutes car à la longue quelques minutes se tranforment en quelques heures puis en quelques jours, …. .

N’hésitez pas à contacter vos fournisseur d’EPI pour avoir des conseils, car le pire serait de penser être protégé et de ne pas avoir le « Bon » Masque.

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On retiendra :

La poussière est un risque catégorisé comme risque chimique et son impact est réel et peu réversible.

les autres dangers techniques collatéraux de la poussière sont les incendies et les explosions.

La solution collective reste la meilleure prévention, mais la solution individuelle est un bon complément ou peut substituer. ( c’est mieux que rien ).

Renseignez vous auprès des instances régionales, il se peut qu’il y ai des aides financières pour revoir ou créer vos installations et si il y en a pas, cela ne coûte rien de demander tout de même.

– Ayez toujours un masque et des lunettes à porter de main.

Le danger n’est pas toujours visible, et c’est souvent le plus dangeureux.

Soyez Prévoyant, innovants et restez en bonne Santé.

j.Keire

theos.fr

Pour aller plus loin :

http://www.inrs.fr/metiers/bois/poussiere/ventilation-aspiration.html

https://www.carsat-pl.fr/telechargements/pdf/entreprises/risque_poussieres_bois_guide_pratique.pdf

Témoignage d’un artisant issu de « Poussières de bois,l’ennemi invisible » lien ci dessus.

« Travailler le bois n’est pas sans conséquence. Alain en sait quelque chose. Menuisier à la retraite, il a développé un cancer de l’éthmoïde à l’âge de 62 ans, 4 ans après avoir arrêté de travailler.

Alain a démarré dans le métier à l’âge de 15 ans.

Quand j’ai commencé, il n’y avait pas d’aspiration sur les machines, on portait peu voire jamais de masque. Et puis, à cette époque-là, on ne savait pas que les poussières de bois étaient nocives …”.

La prise de conscience a commencé grâce aux visites de contrôle de l’inspection du travail. Quand j’étais à mon compte, j’insistais pour que mes gars se protègent” poursuit-il. Pour autant, il avoue avoir souvent travaillé sans rien.

Par exemple, le masque. Ce n’est pas pratique, surtout quand on a des lunettes comme moi. Parfois, je ne voyais plus à cause de la buée !”

Maintenant, les conditions de sécurité se sont renforcées, les salariés comme les employeurs sont plus informés et font plus attention. Néanmoins, cela ne fait pas tout.

Le problème, c’est surtout les poussières volatiles. Elles restent en suspension. Même si les machines sont arrêtées, il y en toujours dans l’air. Et comme on ne les voit pas forcément, on ne pense pas à se protéger”, explique-t-il.

Alain a eu de la chance, il fait partie des 45 % qui ont un taux de survie au-delà de 5 ans. Même s’il a une diminution de l’odorat, il est en phase de guérison.

Mon ORL ne veut plus me revoir avant quelques années. C’est plutôt bon signe” conclut-il malicieusement ! »