Les horaires atypiques, et tout particulièrement le travail de nuit, peuvent constituer un facteur de risque pour les travailleurs. En effet, l’organisme est soumis a une horloge interne, qui régit de nombreuses fonctions physiologiques .
Le cycle classique pour notre corps est de 24 heures et certaines activités sont prévues a des moments précis et ne peuvent que peu se décaler dans le temps. Les perturbations de ces rythmes peuvent entraîner l’apparition de troubles physiques et mentaux temporaires qui peuvent être nocifs à long terme.
Qu’est ce qu’un horaire atypique ?
L’expression « horaire atypique » s’applique à tous les aménagements du temps de travail situés en dehors du cadre de la semaine standard ( 5 jours travaillés, du lundi au vendredi, horaires compris entre 7h00 et 20h00, régularité des jours et heures travaillés, absence de travail, les jours fériés). Les formes d’horaires atypiques les plus connues sont le travail de nuit, le travail posté et le travail de fin de semaine.
Voici un tableau pour résumer ces horaires atypiques :
Les principaux risques liés à du travail en horaires postés ou décalés.
De nombreuses études nous ont permis de mettre en évidence de multiples conséquences, notamment pour les femmes, augmentation risque de cancers du sein et risques accrus pendant la grossesse.
Les principaux risques sont :
- Des risques cancérogènes : des études ont montrées une plus forte apparition de cancer du sein (source : Centre international de recherche sur le cancer, 2007) et étude CECILE en France.)
- Des risques au cours de la grossesse.
- Des troubles cardiovasculaires, nutritionnels et métaboliques : les horaires atypiques entraînement parfois des modifications comportementales . Cela se passe au niveau de la nourriture, facilité a grignoter jusqu’à certaines addictions comme le tabac, … .
- Des troubles digestifs : difficulté pour le système digestif de modifier son rythme et entraîne donc des troubles.
- Des troubles neuro-psychiques : il peut apparaître une baisse de performance et des troubles d’anxiétés par exemple.
- De la fatigue : le manque chronique de sommeil peut entraîner des troubles de l’attention,cela ne favorise pas non plus une hygiène de vie des plus adéquates ( sport, nourriture, relation sociale…) .
Sur le long terme, nous avons aussi remarqué une incidence forte sur la santé, avec notamment de la prise de poids, la survenue d‘accidents de travail et de trajets, des pratiques addictives, des pathologies lombaires ou de l’usure professionnelle précoce.
L’accidentologie
Malgré ce que l’on pourrait penser, les « travailleurs nocturnes » sont moins soumis aux accidents de travail. Ceci principalement du au fait d’être moins en contact avec des phénomènes extérieurs liés à l’environnement de travail ( moins de co-activité ) et une pression/activité moindre .
A contrario de la fréquence, la gravité des accidents est quand à elle plus forte. En effet les accidents, souvent due à l’accumulation de la fatigue sont d’une gravité plus importante, notamment dans les accidents de trajets ( aller et retour), les chutes et les heurts.
La prévention
Il faut se rappeler que des horaires atypiques relève de la pénibilité et sont donc soumis à cette réglementation particulière en plus des réglementations déjà existantes. Un suivi médical renforcé est nécessaire. Il est de même fortement recommandé d’accentuer la communication avec les collaborateurs impliqués. En effet, il apparaît régulièrement des tensions, frustrations pour des ressentiments d’exclusions de par le fait de ces horaires non conventionnels. Ces tensions peuvent apparaître soit entres les équipes ou avec le management. Soignez donc votre communication !
La mise en place de ce type d’horaires doit se faire avec discernement et en concertation.
Encore plus que pour des postes classiques, il faut faire attention de :
- Bien définir le contenu, les taches et les attentes du poste.
- De vérifier les conditions de réalisation ( postes isolés, équipe réduite, pas de manager … ) et les conditions particulières ( bruits, températures, travaux dit « dangereux », … ).
- S’assurer régulièrement de l’adéquation entre ces horaires avec les conditions de vie. Nous avons tous des contraintes nouvelles aux différents stades de notre vie ( l’arrivée d’un enfant, divorce, …. par exemple)
La mise en place d’horaires décalés requiert donc un bon dialogue pour s’assurer de son succès et lorsque cela est déjà établi, cela demande d’être encore plus vigilant au moindre signes de dysfonctionnement.
Restez attentif, à l’écoute et éveillé.
j.Keire
theos.fr
Pour aller plus loin:
Les horaires atypiques par l’ INRS : lien
www.lecese.fr : le travail de nuit : impact sur les conditions de travail et de vie des salariés, 2010