Dans toutes nos entreprises se cachent des mal aimés, des oubliés, parfois même des parias. Vous voyez de qui je veux parler? …Les services Supports…….. mais si ,la compta, et ceux des RH, et puis il y a les geeks de l’info…
Nos entreprises sont organisées en hiérarchie, pas hiérarchie de management comme dans l’organigramme, mais parfois en hiérarchie de noblesse, le statut de la fonction
Souvent les commerciaux sont encensés, tels les ambassadeurs de l’entreprise, ils rapportent, Eux. Ils sont le futur de l’entreprise, c’est sur eux que l’on a fondé tous les espoirs de la nouvelle politique marketing. Ceux sont eux qui savent ce que veulent les clients?
Et la production, il ne faut pas les embêter, sinon la qualité et la productivité va s’en ressentir. Et il faut entretenir les bonnes relations entre la prod et les commerciaux . Car s’il ne vendent pas c’est à cause de la production, et pour la prod, c’est que les commerciaux ne connaissent même pas les produits qu’ils vendent, d’ailleurs « on les a jamais vu dans l’atelier« .
On pourrait aussi parler des relations tendues entre le commerce et le marketing? Les utilisateurs avec leur service informatique, bref, l’entreprise peut être aussi un champs de Bataille.
Et si ces comportements «inconscients» nous privaient des sources essentielles de performances et étaient générateurs de risques psychosociaux ?
Le sens du travail se doit d’être » en commun »
Le travail n’a de sens que quand on lui en donne un. Même si l’on travail dans un service, une fonction qui se veut «éloignée» du client, de la source de profit, si la fonction existe c’est qu’elle est essentielle et importante pour l’entreprise. ( sinon sous traiter-là, supprimer là).
Le manque de sens, le manque de reconnaissance et le manque de considération sont des facteurs aggravants entraînant des risques psychosociaux . Souvent on associe les Risques Psychosociaux à un mauvais manager ou management alors qu’ils peuvent s’être «institutionnalisé» à notre insu.
« le désengagement des cadres »
Un signe qui ne trompe pas: De nombreuses études montrent que le taux de désengagement des cadres est en hausse, pas par baisse de motivation, mais juste par manque de sens ( ne plus comprendre la stratégie de l’entreprise, quand il en reste une…). Pour certains le Burn-out les guettent et pour les autres c’est le Bore-out. Les risques psychosociaux.
Alors qui sont ces Mals aimés?
Ce sont des services complets ou des fonctions. Des services que l’on dit «supports» qui dans l’Ombre travaillent, qui sont indispensables mais voila, ils sont loin de faire la noblesse du métier et se sentent délaissés. Réduits a générer de «Bons indicateurs».
Nous retrouvons pour les plus courants: les services RH, l’informatique, la qualité, l’accueil téléphonique, la compta, … .Bref un tas de fonctions dont l’entreprise ne peut se passer et pourtant, ils ne sont pas sur le devant de la scène.
Les services des Ressources Humaines endossent très souvent ce rôle de vilains petits canards. C’est qu’ils ont l’avantage d’être le premier contact de tous collaborateurs, mais aussi le dernier . Ils ont aussi présent lorsque cela ne va pas et qu’il faut recadrer. Tous cela n’aide pas a avoir une bonne image, mais cela fait partie du job. Et surtout, ce n’est qu’une partie infime du métier, les métiers des RH sont bien tout autre, développement des collaborateurs, plan de formation, gestion de carrière, … Bref, la mauvaise image leur colle à la peau alors qu’ils sont sources de croissance et pérénité.
Que dire du service informatique, glorifié par les médias, 3ieme ou 4ieme révolution dans le monde, … devenu pour beaucoup le saint Graal de la performance de l’entreprise. Et si la croissance n’est pas là , c’est que le système n’est pas assez performant, que le projet de déploiement est en retard. Et de toute façon, nous ne les comprenons pas .Les informaticiens parlent un jargon à eux, des «excuses» pour nous expliquer qu’ils seront en retard ou qu’ils ne savent pas faire, ils leur faut plus de moyens…. Bref, ils sont dans leur bulle.
Et le service Qualité, ceux qui nous imposent des procédures, des indicateurs, de décrire ce que l’on fait. Sous couvert d’être responsable de la certification se donne le droit de régenter notre quotidien. Pourquoi je devrais suivre des indicateurs, de toute façon , ils faut se les faire à la main, ils sont faux et puis mon chef me dit que je bosse bien.
Et les collaboratrices du standard, elles changent tellement vite que je n’ai jamais le temps de retenir leur nom. C’est pourtant sympa comme boulot, Non ? passer ces journées au téléphone a bloquer tous les appels de ces charlatants de consultants. Pendant ce temps là, il y en a qui bossent …vraiment .
Et alors que dire du responsable sécurité, parce qu’il va en réunion avec le patron il ne se sens plus. D’ailleurs au lendemain de chaque réunion, il nous pond de nouveaux interdits. Il nous parle de sécurité, de santé, il est pas médecin . Bref si on l’écoutait on ne pourrait plus rien faire…. « Encore un qui ne sert à rien…. »
« Encore un qui ne sert à rien…. »
Devant ce constat, fort caricatural certes, il est clair que l’on se doit d’être vigilant . TOUS vigilants, car une entreprise n’est pas une somme de fonctions/services mais bien un ensemble complet qui doit servir des intérêts communs. Il n’y a pas de services glorieux ou moins glorieux, si un service défaille c’est à cours ou moyens termes, toute l’entreprise qui déraille. Des drames humains peuvent se cacher au sein même de vos services, de vos entreprises de façon institutionnalisée, sans que vous ne le perceviez. La bienveillance prédomine !!!
On retiendra:
- Une entreprise n’a pas la force de la somme de ses fonctions, mais bien de son unité.
- Négliger une fonction/service revient à dénigrer passivement le travail de « collaborateurs » et de « managers ».
- La Bienveillance est de mise, il n’y a pas de «sous» fonctions, chacun a un rôle important.
- Les sources de performance sont partout et souvent pas où on le pense. Dommage de passer à coté.
- Les risques psychosociaux sont bien une réalité, il suffit d’ouvrir les yeux.
Restons prévenants, bienveillants et communicants.
j.Keire
theos.fr
Pour aller plus loin :
Eloge de la gentilesse en entreprise par Emmanuel Jaffelin
«« Gentil n’a qu’un oeil »? Proverbe louche: ni borgne ni cyclope, le gentil témoigne d’une force généreuse et éclairée qui nourrit les relations humaines. Noblesse d’esprit, la gentillesse n’est donc pas faiblesse. À l’heure où l’économique prime sur le politique, entrepreneurs et managers peuvent ainsi donner sens et force au salarié; et comme le salarié passe une grande partie de sa vie dans l’entreprise, il importe qu’il y vienne et en reparte chaque jour le coeur empli d’une joie contagieuse!»