La réduction des coûts est un choix de stratégie lorsque que l’on a du mal a en établir une vraie ( de stratégie ). En clair, quand le manque de visibilité, la faible innovation interne et des marchés peu optimismes sont à nos portes, c’est la stratégie de refuge.
Quelques exemples de stratégie de réduction de coûts:
- Réduire les coûts des fournisseurs
La pression sur les fournisseurs, si on ne conçoit pas au premier abord de réduire ses propres prix, on concède facilement que nos fournisseurs peuvent le faire.Cela a malheureusement un impact, car même si un fournisseur peut vivre à un moment grassement sur votre dos, il est clair que la concurrence accrue de ces dernières années a limitée ce phénomène. Et nombreux ont plutôt vus leurs fournisseurs venir les voir pour parler augmentation des tarifs. Mettre une trop grande pression sur le fournisseur aura donc comme effet une baisse de qualité de service ou de matière.
- Délocalisation ou externalisation
Ces deux méthodes consistent à transmettre sa capacité à faire, mais surtout son savoir faire, à autrui. Ceci pour échange de réduire ses coûts . Ce savoir-faire sera, au fil du temps perdu, et pourra donc se retourner contre vous. Il faut donc garder le contrôle du savoir dans ce genre d’opération.
- Réduire les personnels
On peut de façon arbitraire décider de réduire son personnel, et reporter la charge sur les autres en prétextant une baisse d’activité, un besoin ponctuel, une conjoncture particulière. Cette stratégie est tenable sur le court terme, mais la pression sur les collaborateurs pourra avoir de grosses incidences comme du burn-out, une baisse de la qualité de service de la démotivation.
Et on pourrait énoncer: l’automatisation, l’augmentation de la productivité, réduire les achats, … .
« Que la stratégie soit belle est un fait, mais n’oubliez pas de regarder le résultat »
Winston Churchill
Mais la plus grande raison que la stratégie des réduction des coûts n’est pas bonne est qu’elle fait entrer dans une spirale sans fin.
En effet, tout ce que vous pouvez faire, vos concurrents le peuvent aussi. Ce qui induira au final pour se départager auprès du client par une baisse de prix. Et donc une baisse de la rentabilité. Cette rentabilité qu’il faudra retrouver en reprenant à nouveau une stratégie de réduction de coûts, et ainsi de suite…. .
Alors où se trouve la bonne stratégie ?
La réduction des coûts, ne doit être un objectif, mais une conséquence. On ne décrète pas de réduire ses coûts. La réduction des coûts est la résultante de l’amélioration de sa performance.
Et pour rappel la performance est la résultante de la performance organisationnelle, la performance collective et la performance individuelle . Son objectif est d’améliorer l’existant et de générer de l’innovation.
Il ne faut donc pas réduire ces coûts, mais améliorer sa performance et ainsi générer de la Valeur pour soi et ses Clients.
C’est cette valeur qui fera la différenciation auprès de vos clients. Un client est pret à payer pour de la valeur alors qu’une réduction de coût ne lui parait qu’un simple retour à la normale.
En conclusion si la pratique de réduction des coûts semble permettre d’améliorer rapidement sa marge opérationnelle, néanmoins la suppression de certains coûts peut entraîner des effets non immédiatement visibles, comme la sécurisation de son savoir-faire, une qualité moindre, une démotivation des collaborateurs (turnover / burn-out ), une augmentation des coûts cachés ( baisse de Qualité matière, par exemple ), qui n’apparaissent pas dans une vision économique/comptable.
On retiendra :
- La réduction des coûts ne doit pas être une stratégie mais une conséquence,
- Un fournisseur ( comme vous) saura comment préserver ses marges,
- La perte de savoir et savoir-faire n’est pas une stratégie ,
- L’innovation et la création de valeur restent les seules stratégies pour pérenniser une entreprise.
Soyez critique, innovant et restez en bonne Santé.
j.Keire
theos.fr
Pour aller plus loin :
- La réduction des coûts
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9duction_de_co%C3%BBt
- Réduire les coûts, c’est inutile, et même nuisible
Par Frédéric Fréry – Professeur à ESCP Europe
